Place des femmes dans le numérique
Le secteur du numérique n’est pas né masculin, il l’est devenu. Comprendre comment le stéréotype qui associe masculin et numérique s’est construit peut contribuer à le déjouer.
Les femmes ont été des pionnières de la programmation informatique. Les premiers logiciels, l’atterrissage sur la lune ou encore le Wi-fi et le GPS ont été inventés par des informaticiennes. Jusqu’au milieu des années 80, elles étaient largement présentes dans les activités informatiques. On considérait la programmation (sur d’énormes machines) comme une activité technique du tertiaire, pas très prestigieuse et bien adaptée aux femmes scientifiques de l’époque. Aujourd’hui, dans certains pays comme la Malaisie par exemple, les métiers du numérique (qui englobent l’informatique, les réseaux et le web), sont considérés comme féminins.
Entre 1985 et 1990, beaucoup de femmes se détournent des formations informatiques, et donc des métiers, de ce secteur. Plusieurs facteurs, étroitement imbriqués, sont à l’origine de ce retrait. Au début des années 1980, un bouleversement se produit avec l’arrivée des micro-ordinateurs dans les maisons. Les garçons s’intéressent de près à cette technologie et s’organisent en petites communautés technophiles et amatrices de jeux vidéo, plutôt fermées aux filles. Progressivement, dans l’esprit du public, l’image de l’ordinateur est devenue masculine.
Dans le même temps, émerge un prototype de l’informaticien calqué sur l’image du geek, vulgarisée par la science-fiction. Selon ce cliché, l’informaticien est un homme, solitaire, asocial, peu soucieux de son apparence, passionné par la technique, plus à l’aise avec les machines qu’avec les êtres humains… Les filles ne se reconnaissent pas dans ce portrait. Elles commencent alors à déserter les filières et les métiers de l’informatique…
Alors que les femmes demeurent minoritaires dans les métiers du numérique (elles ne représentent que 28% des salariés) et que les entreprises de la région Hauts-de-France connaissent des difficultés à recruter des filles au niveau bac +2 à +5 dans ce secteur, faire découvrir ces métiers aux collégiennes et lycéennes prend donc tout son sens dans le cadre de l’accompagnement à l’orientation.
Source : Onisep Office national d’information sur les enseignements et les professions Hauts-de-France
Le centre Hubertine Auclert propose un kit de 4 affiches intitulé :
« Femmes et numérique : changeons les codes ! »